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SUD éducation Loire
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Un article publié sur le site du syndicat SUD éducation Loire le
27 octobre 2010
Stoppons la thatcherisation !
Relèvement de l’âge légal, baisse des pensions par le report de l’âge pour partir sans décote et par l’allongement de la durée de cotisation, augmentation de la part salariale des cotisations pour les fonctionnaires… Cette réforme injuste est inacceptable.
Son objectif caché est de favoriser encore plus les profits des banquiers et des spéculateurs, en généralisant les fonds de pension. Des amendements favorisant la capitalisation ont été introduits : les assureurs se frottent les mains. Le groupe Malakoff-Mederic, dont le délégué général, Guillaume Sarkozy, n’est autre que le frère de notre président, a annoncé son offre de retraites par capitalisation...
Le Sénat a ajouté en catimini un amendement prévoyant de « réfléchir » en 2013 à « une réforme systémique » du système de retraite, c’est-à-dire à la mise en place d’une réforme par points ou par comptes notionnels. A la clef : baisse drastique des pensions, fin des mécanismes de solidarité, individualisation de la retraite poussée au maximum, augmentation des inégalités (cf. pages centrales).
Dans l’éducation, après les contre-réformes du 1er degré, l’exclusion de fait des 2 ans des maternelles, les jardins d’éveil, la réforme des lycées professionnels, généraux et techniques, le livret de compétence, la note de vie scolaire, la masterisation, les suppressions de postes qui se poursuivent, la casse de l’orientation, des expérimentations et des annonces préfigurent les projets du pouvoir : installation de policiers armés dans les établissements, flicage permanent des profs avec les espaces numériques de travail obligatoires, recrutement local par le chef d’établissement par le « profilage de l’ensemble des postes » et méthodes de management issues du privé avec le dispositif CLAIR, qui prévoit également l’introduction d’un préfet des études par niveau (création d’un nouvel échelon hiérarchique) et la mise en concurrence des établissements et des personnels… Le 1er degré ne sera pas en reste, puisque la création des EPEP, rebaptisés E2P, revient à l’ordre du jour, avec un Conseil d’Administration (composé d’un directeur, d’un tiers d’enseignants, d’un tiers d’élus locaux et d’un tiers de parents.) L’intégration complète de l’école dans les logiques néolibérales et managériales, voilà leur proche horizon si nous laissons faire.
Les services publics sont en cours de destruction : La Poste en SARL et en situation de concurrence, libéralisation du rail et privatisation rampante de la SNCF, santé toujours plus inégalitaire… De nouvelles attaques sur l’assurance maladie sont déjà annoncées. La destruction du statut des fonctionnaires est dans les cartons (dans l’éducation, la mastérisation en est un instrument très efficace : on annonce déjà aux étudiant-e-s qu’ils n’auront pas besoin du concours mais qu’il leur faudra savoir se vendre auprès des chefs d’établissement). Le contrat de travail précaire unique, que la mobilisation contre le CPE avait forcé à ranger, est à nouveau à l’ordre du jour, et avec lui les droits du travail. Le droit de grève et les droits syndicaux déjà bien grignotés sont en ligne de mire…Ils veulent remplacer ce qui existe d’État social par un État répressif et sécuritaire.
Alors que nous avons l’occasion rare de nous battre tou-te-s ensemble pour les retraites, comment penser que nous pourrions ensuite stopper leurs projets chacun-e dans notre coin, secteur par secteur, si nous échouons tou-te-s ensemble ? C’est le rap-port de force global dans la société qui se décide en ce moment, de manière profonde et durable. Car c’est un projet de société qui se joue avec cette bataille. Ce n’est pas pour rien que la droite a dit qu’il s’agissait de « la mère de toutes les réformes ».
Source en ligne de cet article avec ses documents attachés : https://www.sudeducation42.org/article223.html