[rouge]Comment s’inscrire au stage ?[/rouge]
[bleu]Le stage est ouvert à tou-te-s les sympathisant-e-s, syndiqué-e-s ou non. Nous disposons tous-tes d’un droit congé de formation syndicale d’une durée maximale de 12 jours ouvrables par an (article 34 de la loi 84-16 et décret 84-474 du 15 juin 1984)[/bleu].
[rouge]Pour participer à notre stage :[/rouge]
_[bleu] Nous envoyer un mail ( loire@sudeducation.org ) pour annoncer votre participation et pour nous permettre de nous organiser.
Nous retourner le questionnaire anonymé afin de préparer les ateliers du jeudi après-midi.
La demande de stage se fait un mois à l’avance auprès de votre supérieur hiérarchique ( Président du Conseil Général/Régional pour les personnels agents techniques, Recteur dans le 2nd degré, DASEN dans le 1er degré) sur papier libre en utilisant les modèles proposés en pièce jointe avant le 22 AVRIL .
En cas de refus de la hiérarchie ( attention elle doit arriver au plus tard 15 jours avant), nous CONTACTER d’URGENCE : 06 75 81 77 07[/bleu]
[rouge]Déroulement (l’emploi du temps est susceptible d’être modifié) :[/rouge]
Jeudi matin :
* 9h30 à 11h : Intervention de Dominique Cau-Bareille
(ergonome, maître de conférence à l’université LYON II)
« La santé des enseignants au travail »
* 11h à 12h : Echanges sur l’intervention
Jeudi après-midi :
* 14h à 16h : Ateliers, groupes de discussion sur différents thèmes en lien avec les questionnaires
* 16h à 17h : Retour sur les ateliers et échanges avec Dominique Cau-Bareille
Vendredi :
L’évolution de l’organisation du travail et la souffrance au travail.
Outils et moyens d’actions syndicaux : textes de référence, Registre de Santé et de Sécurité au Travail, Registre de Danger Grave et Imminent, CHSCT, visite médicale de prévention...
Théâtre forum.
[rouge]Où en sont nos conditions de travail ?
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De par la diversité des tâches et leur parcellisation, le travail des professeur-e-s est polymorphe. S’il s’exerce sur près de 40 heures hebdomadaires (un peu plus dans le premier degré, un peu moins dans le second – rapport de l’IGEN au ministre de l’Éducation nationale, n° 2012 070, Juillet 2012), le travail enseignant doit en outre surmonter quotidiennement de nombreux obstacles et supporter des atteintes toujours plus nombreuses à ses missions.
Si l’on en croit l’une des rares études universitaires sur le sujet, La souffrance des enseignants (rapport de la mission sur le travail enseignant, présenté en juin 2012), on ne peut que constater chez les professeur-e-s d’aujourd’hui « un empilement de tâches situées dans plusieurs registres : pédagogique, administratif (et juridique), vie scolaire ». Cette diversification étant perçue « comme un signe de la dégradation du métier, être enseignant, assistante sociale, gendarme… ».
Le fait que les enseignant-e-s n’aient pas bénéficié de la réduction du temps de travail, qu’ils et elles aient une organisation de leur travail où la frontière entre vie privée et professionnelle s’est considérablement effacée, contribue à la surcharge. De même, l’augmentation du nombre d’élèves par classe, si elle est niée par l’administration, est bien une réalité. La Depp (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) peut bien sortir de son chapeau un chiffre magique de 22,1 élèves par classe en moyenne dans le secondaire, il n’en reste pas moins que, comme le fait remarquer le site Le Café pédagogique : « La France est un des rares pays où la taille des classes a augmenté entre 2000 et 2010 (+3,4%). A l’exception de l’Italie et des Pays-Bas, tous les autres pays développés ont diminué le nombre d’élèves par classe en moyenne de -7%. La France a ainsi un des taux d’encadrement (nombre d’adultes pour 100 élèves) les plus bas. C’est vrai au collège. Encore plus vrai au primaire. Voilà pour ce que la Depp a oublié de vous dire... » (L’expresso du 10 janvier 2013). Et que dire de l’hétérogénéité des publics, de la tension au travail et de l’épuisement professionnel lié à l’enseignement dans des classes surchargées ?
N’oublions pas également le « conflit de rôle » qui consiste à être confronté à des ordres contradictoires, des pressions émanant de sources différentes (parents, élèves, voire collègues… et bien évidemment hiérarchie), et qui peuvent être, qui plus est, en opposition avec ses valeurs personnelles.
Sur ce dernier point, il faut ici rappeler que l’invocation d’un prétendu « devoir de réserve » pour les personnels de l’éducation nationale relève purement et simplement de la légende urbaine.
Au final, l’ensemble des injonctions liées au travail enseignant entraîne une volonté « d’assurer » sur tous les plans, de ne montrer aucune défaillance. C’est lorsqu’on n’y arrive plus, quand le quotidien nous rattrape, que se produisent les trop fréquents « pétages de plombs », qui peuvent malheureusement aller jusqu’aux situations les plus dramatiques…
Conditions de travail détériorées
Et les chiffres sont éloquents ! En 2011, 24% des personnels de l’Éducation nationale sont en état de tension au travail (contre 12% des cadres), 14% sont en situation d’épuisement professionnel. 17% des professeurs sont victimes d’épuisement contre 11% dans les autres professions. 21% des actes de harcèlement répertoriés sont le fait de supérieurs hiérarchiques. Ces chiffres sont ceux de la MGEN qui « accompagne » chaque année 15 000 personnels en souffrance au travail. Dans une étude conduite en 2002, l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) comptabilise 39 cas de suicides pour 100 000 enseignant-e-s. Dans les autres professions, la moyenne est de 16,2 suicides pour 100 000 salarié-e-s. Sinistre record. En 2009, 54 suicides ont été officiellement recensés « dans les murs » des établissements scolaires.
Presque toujours, la hiérarchie évoque des « problèmes personnels » et accuse les syndicats de chercher à instrumentaliser ce qu’elle qualifie de « faits divers ». Si ce qui conduit à de tels actes est lié à de multiples facteurs, vouloir en exonérer totalement des conditions de travail dégradées est une insulte inqualifiable faite aux victimes.
Un point sur lequel les militant-e-s de Sud éducation ne désarment pas. Dans un article édifiant paru après un suicide, la psychiatre Brigitte Font Le Bret s’alarmait : « Les profs emplissent ma salle d’attente. Le Burn-out, au-delà du syndrome d’épuisement, est une souffrance éthique : les profs culpabilisent car ils ont le sentiment de faire du mauvais travail » (« Entre isolement et culpabilité : paroles de profs en plein burn-out », article d’Anne Laffeter, Les Inrockuptibles, novembre 2011).
Même constat avec le très officiel rapport de la mission d’information sur le métier d’enseignant, fait au nom de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, le 19 juin 2012. Ce dernier reconnaît une « souffrance ordinaire » des enseignants et sa rapporteure, Brigitte Gonthier-Maurin, précise le propos : « L’éducation nationale est désormais touchée par des évolutions déjà bien avancées dans les entreprises, où les salariés sont soumis à des injonctions contradictoires : exigence de qualité et demande de rapidité, esprit d’initiative et respect des protocoles, engagement et recul. Soumis à une évaluation externe permanente, les travailleurs n’ont pourtant aucun contrôle sur les objectifs assignés. Leurs propres critères d’appréciation de ce qui constitue du « bon travail » sont niés et pourtant on leur demande d’être fiers de leur activité et de l’organisation à laquelle ils appartiennent. Ils perdent ainsi progressivement prise sur leur travail. ».
Une telle situation devrait susciter une prise de conscience dans toute l’éducation nationale, de la maternelle à l’université. Et pourtant, non seulement cette prise de conscience n’est pas même esquissée dans les salons du ministère mais avec 78 médecins (mais 65 équivalents temps plein car une partie d’entre eux/elles travaille à temps partiel) pour environ 1 million de salariés, des Comités d’hygiène et sécurité et des conditions de travail – CHSCT – volontairement tenus à l’écart des salarié-e-s, des personnels entretenus dans l’ignorance de la législation sur la santé et les conditions de travail… On ne peut pas dire que la question même du travail soit considérée par nos employeurs.
Agir...
Il n’est pas toujours évident de savoir par où et par quoi commencer quand on veut agir sur ses conditions de travail. L’administration vous donnera vite du “tout va très bien madame la Marquise”… Mais il y a souvent, si ce n’est toujours, quelques petites choses à faire en préalable qui faciliteront l’intervention des personnels par la suite.