Parce que rien ne nous sera donné.
Le soulagement est grand d’en avoir fini avec Sarkozy et la droite. Mais c’est l’action collective des salarié-e-s qui sera décisive.
Nous sommes confronté-e-s depuis plusieurs décennies à un processus profond de transformation néolibérale de la société. Les inégalités augmentent, les droits et garanties collectives sont peu à peu démantelés, les services publics cassés, la protection sociale réduite. L’école n’y échappe pas, dans tous les domaines (statuts, conditions de travail, salaires, concurrence, contenus et projet).
Les premiers choix, les premières annonces du nouveau gouvernement n’indiquent aucune véritable rupture. Il y a bien des conférences sociales et des concertations. Mais la méthode ne peut remplacer les choix politiques.
Quelques mesures positives existent, mais l’essentiel des choix sont parlants : une augmentation dérisoire de 2% du SMIC ; le maintien du délai de carence et de la « journée de solidarité » (lundi de Pentecôte) ; aucune réponse concrète sur les salaires des fonctionnaires… Sur les retraites, l’essentiel des contre-réformes reste intact : durée de cotisation, 62 ans pour avoir le droit de partir, 67 ans pour ceux et celles qui devront poursuivre leur activité salariée pour ne pas vivre une retraite dans la pauvreté, les décotes… En annonçant qu’il n’y aurait pas d’augmentation du nombre total de fonctionnaires, le gouvernement a choisi de ne pas revenir sur le plan social massif qu’a subi la fonction publique sous la droite. Cela tourne le dos à une vraie restauration des services publics, en laissant croire qu’on privilégie l’école.
Pour l’école, la concertation ne peut masquer les insuffisances des mesures d’urgence (cf. http://www.sudeducation42.org/article705.html). On annonce bien 60000 postes en 5 ans… sauf si « la crise »… Et la concertation n’est pas de très bon augure (cf. http://www.sudeducation42.org/article710.html).
On ne sortira pas de la spirale du chantage de la dette publique et de l’austérité sans rupture franche avec les politiques libérales, dans lesquelles s’inscrit la ratification sans débat public du nouveau traité européen d’austérité (cf.http://www.sudeducation42.org/article711 ).
Ou bien nous changeons radicalement le rapport de force, ou bien nous subirons les purges qui s’appliquent déjà dans d’autres pays d’Europe. Seule la mobilisation collective des salarié-e-s peut inverser la tendance. Le syndicat est un outil indispensable pour coordonner l’action.
Pour résister à la hiérarchie.
Face aux abus des petits et grands chefs, seules la solidarité collective, l’organisation syndicale peuvent permettre de résister.
Les travailleurs/euses de l’éducation sont soumis-es, comme les autres, à une double contrainte : l’une, fonctionnelle, qui procède de leur mission et fonction ; l’autre, hiérarchique, qui s’exerce par des personnes situées au-dessus d’eux par les revenus et les pouvoirs. La hiérarchie exerce son pouvoir sur les horaires, les conditions de travail, l’emploi et les statuts des personnels.
Le contrôle hiérarchique, défini comme une chaîne de commandement, n’est ni neutre ni fonctionnel. Il appartient à un système et découle d’un modèle de société inégalitaire. Servir, c’est d’abord servir ceux qui se situent au-dessus de soi, et en premier lieu ceux qui se situent en haut de la pyramide.
L’adaptation néolibérale de l’école a des effets sur nous tou-te-s, à travers la transformation managériale de la gestion des personnels, qui subissent de plus en plus au quotidien l’arbitraire et les pressions hiérarchiques. En ajoutant du stress, en refusant de reconnaître la réalité du travail fait et sa qualité, elle nuit à de bonnes conditions d’exécution et démotive.
Nous avons besoin d’un outil pour mieux nous défendre, individuellement et collectivement, faire connaître nos droits, et les faire respecter. Cet outil, c’est le syndicat ! Nous, on ne se laisse pas faire !
Les deux rôles d’un syndicat
Un syndicat doit lier la défense quotidienne des salarié -e -s et la transformation de la société.
C’est notamment sur ces deux aspects que les différences entre organisations syndicales se manifestent : par leur approche de la défense individuelle, qui peut aller de la connivence avec l’administration à la résistance opiniâtre ;et par leur projet de société, qui va de l’accompagnement du néolibéralisme à la transformation profonde en vue d’une société de démocratie, d’égalité et d’émancipation de tou-te-s. A vous de faire votre choix. Quel qu’il soit, il y a urgence à se syndiquer !
Donnez du poids à vos combats, rejoignez le syndicalisme de lutte
et de transformation sociale !