Logo de Sud éducation Loire L'école n'est pas une entreprise, l'éducation n'est pas une marchandise ! Logo Union syndicale Solidaires

Article mis en ligne le 8 février 2012
Cet article au format imprimable : impression
Dossiers apparentés
  • Secteurs :

  • Fonctions :

  • Thèmes :

  • Auteurs :



Carte scolaire : ne renonçons pas à nous battre contre les suppressions de postes !

Changeons de vocable, changeons nos luttes

Nous avons trop pris l’habitude de parler de la « carte scolaire », rendant presque légitimes ses mesures et leurs conséquences tout en atténuant la dimension nationale et donc l’acte politique qui en est la source. De la sorte, chacun-e se sent concerné-e lorsqu’il/elle est directement touché-e ou lorsque cela concerne l’un-e de ses proches. De fait, depuis longtemps, nos luttes n’ont plus la dynamique qu’elles devraient avoir, elles sont seulement réactives, isolées et presque quasi individuelles.

Nous devrions parler plus vraisemblablement des « suppressions de postes », fruit de politiques dont les répercussions désastreuses sont subies par tous. En cela, l’ensemble des collègues et des citoyen-ne-s prendrait conscience que lorsque l’on s’attaque à l’autre, on s’attaque aussi à tous les autres et à nous-mêmes. Nos luttes prendraient un autre sens, celui de la dimension collective génératrice de victoire. Changeons donc de vocable, changeons nos luttes.

A la rentrée prochaine, il y aura encore 14 000 suppressions de postes supplémentaires, qui viennent s’ajouter aux dizaines de milliers déjà supprimés ces dernières années. La répartition de ces suppressions de postes est désormais connue, ce qui permet de prendre la mesure de leurs conséquences :

Dans le 1er degré, nous aurions 54 postes d’enseignant-e-s en moins dans la Loire !

Pour créer un effet d’annonce visant à masquer la poursuite de la purge, N. Sarkozy a annoncé qu’il n’y aurait pas plus de fermetures de classes que d’ouvertures. Ce sont ainsi, et les IA ne s’en cachent pas, les postes en dehors des classes qui sont prioritairement dans la ligne de mire : RASED, CRI, CPC, ZIL et BAZIL.

En supprimant ces postes moins visibles pour les parents, l’administration espère limiter leur mobilisation. Pourtant, l’ensemble des collègues et des élèves verront leurs conditions de travail dégradées avec la disparition des dispositifs de prise en charge des élèves à difficultés spécifiques, les non remplacements et la généralisation de la précarisation des personnels enseignants pour assurer les remplacements, la casse de la formation continue. C’est bien l’école publique elle-même qui est attaquée. Et comme toujours, ce sont les élèves les plus fragiles qui en pâtiront le plus.

De plus, comme la Loire connaît un léger recul en nombre d’élèves dans le 1er degré (- 234 élèves prévus), M. Vignoux, lors d’une audience lundi 23 janvier, nous a annoncé sans détours qu’il y aurait bien davantage de classes fermées que de classes ouvertes dans notre département (l’équilibre ouvertures/fermetures promis par Sarkozy se faisant au niveau national). Les maternelles seront particulièrement touchées, puisque l’IA nous a dit qu’ « il y a un effort à faire en maternelle pour augmenter le nombre d’élèves par classe ».

Dans le secondaire, 263 postes seraient supprimés dans notre académie.

Ce qui signifie des dotations horaires globales en baisse dans les établissements, des fermetures d’options et de filières, une réduction et une dégradation du service public d’éducation et de l’égalité territoriale.

Les Lycées professionnels et leurs professeurs, qui ont déjà dû encaisser des attaques majeures à répétition ces dernières années, sont les premiers touchés : 150 suppressions de postes dans les LP et les EREA, une diminution de capacité d’accueil de 1646 élèves, c’est un triste record historique !

Il y aurait également 50 postes de professeurs en moins dans les lycées, 50 dans les collèges, et 13 assistants de langues en moins.

Les effectifs sont pourtant en hausse : +335 élèves dans les collèges et SEGPA, +316 en LGT et dans les LP les effectifs sont globalement stables alors qu’ils augmentent en seconde et première bac pro.

Cela a des conséquences directes sur les DHG (dotations horaires globales) des établissements : le total des heures dans les lycées de l’académie était cette année de 95147,82 et il sera l’an prochain de 93491,5. C’est donc 1656,32 heures qui sont retirées des DHG. Dans les LP, on passe de 46431,5 heures à 43490, soit 2941,5 heures perdues, soit 6,8% de moyens en moins en un an ! C’est tout simplement énorme…

Là encore, ce sont les élèves les plus fragiles qui vont subir directement les effets de cette « boucherie ».

Pour SUD éducation, la fatalité et l’acceptation du dogme libéral ne sont pas tolérables. Trop souvent, les organisations syndicales majoritaires ne proposent pas une stratégie de victoire : la résignation est alors au bout d’actions sans perspectives, nos combats sont rendus stériles. SUD éducation a toujours fait en sorte de mener des actions dans un cadre unitaire tout en se battant pour rendre nos luttes victorieuses, car c’est ensemble que nous pourrons défendre et promouvoir une école de qualité, égalitaire et émancipatrice.


Post-Scriptum

Article publié dans l’Attitude SUD n°55


SUD éducation Loire - Membre de l'Union syndicale Solidaires
Site sous SPIP  -  Flux RSS  -  Contact webmestre ou syndicat  -  Haut