Les projets de décret et d’arrêté réformant l’évaluation constituent une étape majeure dans le processus de transformation néolibérale du service public d’éducation. SUD éducation est opposé au système actuel, à la notation, aux inspections infantilisantes, à l’évolution différenciée des carrières. Mais le projet de réforme est encore pire : individualisation, mise en concurrence, caporalisation… : on passe à l’ère du management sur le modèle de l’entreprise capitaliste. Cela s’inscrit dans une transformation néolibérale profonde qui touche à tous les domaines.
Le gouvernement, pour éviter des mobilisations qui pourraient faire boule de neige dans le contexte actuel, cherche des portes de sortie sur ce dossier. On ne négocie pas la régression sociale : ce projet doit être abandonné, la lutte poursuivie jusqu’au retrait !
Une victoire, même sur un point précis comme celui-ci, serait un fait important pour restaurer un meilleur rapport de force après toutes les défaites accumulées.
Le pouvoir ne cédera sans doute pas à l’issue d’une seule journée de grève et de manifestations. Il faudra développer une dynamique de mobilisation, et pour cela une nouvelle grève nationale doit être organisée rapidement après la rentrée de janvier, dans l’unité intersyndicale, avec partout des assemblées générales pour que les personnels décident de la suite de leur lutte.
Imposons des alternatives au management !
Contre les divisions et la mise en concurrence, SUD éducation revendique :
une évolution de carrière identique pour tou-te-s au rythme le plus favorable, sur la base du grand choix actuel ;
une évaluation purement formative, complètement déconnectée de la progression des carrières et des rémunérations ;
une évaluation qui favorise la coopération et le travail en équipe. Pourquoi ne pas instaurer entre collègues des visites les un-e-s dans les classes des autres, suivies d’échanges de pratiques permettant de discuter de ce qui fonctionne bien ou moins bien, et de chercher entre nous des réponses ? Des évaluations formatives par des personnels spécialisés peuvent peut-être être utiles aussi, mais elles le seraient plus facilement si elles étaient déconnectées du flicage et des sanctions salariales...
une véritable formation : cela passe par l’abrogation de la mastérisation et l’instauration d’une vraie formation initiale, mais aussi par un droit réel à la formation continue sur temps de travail et par une augmentation drastique des droits à congés formation.