Une décision Honteuse
Cette approche est à l’opposé de toute démarche éducative fondée sur les capacités d’évolution des élèves et la valorisation de leurs potentialités.
Cette vision sécuritaire de la petite enfance n’est pas nouvelle. Elle repose sur une idéologie déterministe : l’individu ne peut échapper à ses déterminations, sauf à être rééduqué…
Turbulent à cinq ans = délinquant à vingt ans ; perturbateur en maternelle = criminel au collège. Cela nous rappelle le fameux rapport Bénisti et la « détection précoce de la délinquance ».
Les décisions ministérielles, présentées comme de simples mesures techniques ne visant qu’à améliorer l’efficience du système éducatif, sont à l’opposé de notre vision de l’enfance : à cinq ans, on a encore le droit de se tromper, de ne pas savoir, cela n’engage pas l’avenir. Tout éducateur responsable sait bien que l’erreur est formatrice et a sa place dans le processus d’apprentissage…
Nous savons aussi que ce système d’évaluation n’est ni une aide pour les élèves, ni un support pour les enseignants. Ce n’est pas une proposition de diagnostic pour envisager une remédiation, mais un classement des écoles et un tri des enfants.
Cette annonce intervient alors que continue le démantèlement des dispositifs d’aide aux enfants en difficulté (suppression de milliers de postes de RASED), et sur fond de démembrement de la médecine scolaire.