Les professeur-e-s stagiaires de l’académie de Lyon dénoncent leurs conditions d’exercice et de titularisation, et se mobilisent pour être entendu-e-s !
Mardi 15 Mars,
rencontre entre 3 Inspectrices générales de l’administration de l’EN et de la recherche (IGAENR) et une délégation de 8 enseignants stagiaires afin que les revendications des stagiaires remontent au ministère.
Jeudi 17 mars, au matin, action sur le site de la Croix Rousse : profs stagiaires habillé-e-s en noir avec un masque blanc, petit déjeuner sur place dès 8h du matin, blocage de la matinée "formation IPR" afin de les sensibiliser aux revendications, présence de la presse, etc. 250 personnes (en majorité stagiaires, accompagnés d’étudiants et de personnel du site) se sont rassemblés pour interpeller les inspecteurs/trices et autres acteurs/trices de la formation. Deux revendications les réunissent de manière consensuelle :
- Une décharge hebdomadaire d’au moins un tiers temps pour les futurs enseignants débutants. Plus de stagiaires à plein temps !
- Cette année, aucun licenciement pour les stagiaires. En cas de redoublement, cette année ne doit pas être prise en compte pour la titularisation.
Mardi 22 mars, journée de grève :
rassemblement au Rectorat, une délégation a été reçue à 17h30 en audience. Cette délégation a réaffirmé les deux revendications prioritaires des stagiaires et elle a déposé un recueil de 21 témoignages.
SUD éducation soutient pleinement cette mobilisation des stagiaires et leurs revendications.
Nous exigeons la titularisation de tou-te-s les stagiaires de cette année, les conditions dans lesquelles leur année de stage s’étant déroulée rendant inacceptable tout refus de titularisation.
SUD éducation a contesté dès 2008 la réforme de la formation des maîtres dite « mastérisation » et le scandale des nouvelles conditions d’entrée dans le métier qui en découlent, tant dans le premier que dans le second degré. Nous sommes pour le retour à un recrutement à la licence et l’attribution d’un Master pour tous les professeurs à l’issue de la formation initiale professionnelle.
nous demandons dans le 1er comme dans le 2nd degré des mesures d’urgence avec comme objectif final l’abandon de la mastérisation :
Un allègement de service : pas plus d’un tiers du temps de service devant les classes.
Une formation renforcée sur le temps de service assurée par des formateurs pour tous les stagiaires, un dispositif particulier pour soutenir ceux qui sont en difficulté.
Au-delà c’est bien la mastérisation qui est en cause.
Elle est motivée par la volonté de supprimer des milliers des postes grâce au passage à temps plein devant élèves ( 16 000 cette année).
Elle va générer un tri social accru. L’allongement de la scolarité (désormais, la Licence (Bac+3) + 2 ans de master sont nécessaires pour passer les concours) aura pour conséquence d’accroître les difficultés des étudiants issus des classes populaires. Aucune « revalorisation » ne compensera ce recul social.
Elle va créer un vivier de précaires. Dans un contexte de suppression des postes de titulaires (35 000 depuis 2007) et de réduction du nombre de postes aux concours, la réforme multipliera les « reçus collés » : titulaires d’un master mais pas du concours. Ils serviront à alimenter le « vivier » de remplaçants précaires.
Pour ces raisons SUD éducation lutte pour l’abrogation de la réforme de la mastérisation.
Un message des professeurs stagiaires en Arts Plastiques de l’Académie de Lyon
Jeudi 17 mars, jour de formation avec nos IPR respectifs, nous avons décidé de nous mobiliser et de boycotter une partie de la formation.
Plus de 250 professeurs stagiaires ont alors quitté les salles de cours du site de l’IUFM de la Croix-Rousse durant toute la matinée, afin de manifester leur désaccord envers les missions qui leur sont attribuées dès leur entrée dans le métier.
Cela avait été préparé au préalable après plusieurs AG des professeurs stagiaires, et nous avions décidé de saisir l’occasion d’être groupés pour manifester notre mécontentement face à l’absurdité de cette situation dans laquelle on nous a mis.
Pas de stagiaires à temps plein
Pas de formation massée qui débute 6 mois après la rentrée et dont les dates tombent entre bulletins à remplir et conseils de classe
Pas de professeurs stagiaires en Zep
Pas de professeurs stagiaires sur plusieurs établissements
Pas de licenciements cette année
Ne pas nous retrouver isolés plusieurs mois sans pouvoir échanger avec de jeunes collègues de la même discipline .
Nous voulons :
Un enseignement de qualité pour nos élèves, ce qui passe par une vraie formation
Une formation en alternance et dès le début d’année
Une décharge horaire pour être dans les classes de nos tuteurs et travailler avec eux
- Des visites conseils des formateurs d’ici notre future prochaine inspection.
Une autre AG a eu lieu l’après-midi, des représentants de la discipline y ont pris part.
Il a donc été décidé d’organiser une manifestation ce mardi 22 mars devant le Rectorat. Une délégation de professeurs stagiaires ayant obtenu une audience auprès du recteur le même jour à 17h30.
Les syndicats en sont informés et nous suivent.
Merci d’avoir pris connaissance de ce document et de le faire suivre à votre tour afin que les prochains professeurs stagiaires puissent entrer dans le métier dans de meilleures conditions, c’est l’avenir de notre discipline que nous voulons porter, le plaisir de transmettre et de partager avec nos élèves.
Les professeurs stagiaires en Arts Plastiques de l’Académie de Lyon.
Concernant plus spécifiquement les Arts plastiques :
Est-ce normal qu’un professeur stagiaire d’Arts Plastiques sans aucune formation doive prendre en charge chaque semaine 18 classes soit près de 500 élèves ?
Certains cumulent jusqu’à 8 huit heures de cours par jour.
Sur 13 stagiaires, huit travaillent sur deux établissements, 4 sont affectés sur des établissements classés « Zone Education Prioritaire », « Prévention Violence » ou « Réseau Réussite Scolaire ».
Certains d’entre nous ont attendu longtemps (jusqu’à 6 semaines après la rentrée) pour avoir un tuteur
Pour 8 d’entre nous, le tuteur travaille dans un autre établissement, ce qui rend les échanges d’autant plus difficiles.
Comment enseigner dans de bonnes conditions lorsque certains d’entre nous passent entre 10 heures et 20 heures hebdomadaires dans les transports et que d’autres ont été contraints de déménager pour se rapprocher de leur lieu de travail ?