SUD Éducation appelle à boycotter le test de vote électronique de mars 2011
Communiqué de la fédération SUD éducation
Le Ministère de l’Éducation Nationale veut imposer à tous les personnels le vote électronique pour les élections professionnelles d’octobre 2011. Cinq académies (Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Versailles et Guyane) doivent « tester » le « bon fonctionnement » du vote électronique. La Fédération des syndicats SUD Éducation a pris la décision d’appeler les personnels à manifester leur opposition à ce mode de scrutin.
Comment manifester cette opposition ? En refusant de participer au test.
Le vote électronique, c’est quoi ?
C’est confier son vote à une machine. La CNIL , Commission Nationale Informatique et Libertés, émet un avis réservé sur le vote électronique dans un document très récent : Délibération n° 2010-371 du 21 octobre 2010 portant adoption d’une recommandation relative à la sécurité des systèmes de vote électronique. Avec cet extrait significatif :
Devant l’extension du vote par internet à tous types d’élections, la commission [Nationale Informatique et Libertés] souhaite rappeler que le vote électronique présente des difficultés accrues au regard des principes susmentionnés pour les personnes chargées d’organiser le scrutin et celles chargées d’en vérifier le déroulement, principalement à cause de la technicité importante des solutions mises en oeuvre. Au cours des travaux que la commission a menés depuis 2003, elle a, en effet, pu constater que les systèmes de vote existants ne fournissaient pas encore toutes les garanties exigées par les textes légaux. Dès lors et en particulier, compte tenu des éléments précités, la commission est réservée quant à l’utilisation de dispositifs de vote électronique pour des élections politiques.
Et pourquoi tolérer pour des élections professionnelles ce que la CNIL remet en cause pour les élections politiques ? Pour SUD éducation, c’est la même chose : les garanties sont largement insuffisantes. Le secret du vote n’est plus garanti, des informations pouvant être gardées dans le système à l’insu du votant et des scrutateurs
Rappelons ces quelques principes d’un scrutin :
La vérification du vote, qui permet le recomptage des voix, l’identification et la correction des erreurs.
La transparence du scrutin, qui permet de limiter la contestation et de donner l’assurance d’un vote conforme aux lois (chacun devant pouvoir s’en assurer).
Le vote traditionnel possède des caractéristiques simples mais essentielles qui peuvent garantir son caractère transparent.
L’urne est un réceptacle passif : Elle ne fait pas de traitement : ce qui entre dans l’urne est ce qui en sort.
Toutes les manipulations sont effectuées publiquement.
Le vote électronique ne dispose pas de ces caractéristiques essentielles.
L’ordinateur de vote est un périphérique actif.
L’ordinateur de vote effectue des traitements : ce qui rentre dans l’ordinateur de vote peut être différent de ce qui en sort.
Le traitement n’est pas observable.
Nous appelons tous les électeurs des établissements et circonscriptions concernés à refuser de participer au test du mois de mars.
Nous demandons au Ministère de revenir sur son projet de vote électronique. Le vote informatisé remet en question le contrôle des opérations électorales par les électeurs ainsi que la garantie du secret du vote.