282 postes d’enseignant-e-s seront supprimés dans notre académie à la rentrée 2011 (220 dans le secondaire et 62 dans le primaire, dont 24 pour les écoles de la Loire avec au moins 209 élèves supplémentaires). Le budget gouvernemental est bien un budget d’austérité. Derrière la volonté de réduction des dépenses se dessine une nouvelle fois la fragilisation accrue des services publics. Le dogme du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux chez les fonctionnaires est réaffirmé et avec lui le gel des salaires.
Avec 16000 suppressions de postes annoncées, l’Éducation Nationale (qui a perdu plus de 50000 postes depuis l’élection de Sarkozy et doit en perdre encore 32000 les deux années suivantes) s’installe dans une situation intenable, de la maternelle à l’université en passant par l’ensemble des services techniques et administratifs. Cette politique touche au cynisme quand on sait que le ministère attend pour la rentrée prochaine une augmentation de plus de 60000 élèves dans le seul second degré.
Cette politique réaffirme la volonté libérale d’un périmètre toujours plus réduit pour l’ensemble des services publics et en particulier pour l’école. La gestion des personnels sur le mode de l’entreprise privée s’intensifie. Cette politique vient justifier une approche réactionnaire de l’école : casse de la formation professionnelle des enseignants, disparition des structures d’aides aux élèves, renforcement du contrôle hiérarchique… Elle promeut l’idée d’une école minimale : réduction autoritaire de certaines disciplines d’enseignement, externalisation de l’aide et du soutien…
La poursuite de cette politique renforce le creusement des inégalités par l’école elle-même. Comme la casse des services publics fragilise l’accès aux droits pour les populations les plus fragiles, la casse de l’École Publique a comme premières victimes une majorité d’enfants des classes populaires. Ceux qui opèrent de telles coupes budgétaires n’ignorent rien de cela.
Des résistances existent d’ores et déjà : les stagiaires qui sont si maltraité-e-s s’organisent et se coordonnent (cf. p. 3), le réseau des enseignant-e-s du primaire en résistance ne désarme pas (cf. p. 4), les établissements insérés à marche forcée dans le dispositif CLAIR se mobilisent (cf. p. 8), les Conseiller-e-s d’Orientation Psychologues essaient de construire une mobilisation contre la casse de l’orientation, les évaluations dans le primaire sont décrédibilisées (cf. p. 4), la réforme des lycées technologiques est rejetée par les personnels, une journée nationale de mobilisation pour l’école a lieu le 22 janvier ...
Il faut tirer les leçons des échecs des mobilisations de ces dernières années et de ces derniers mois : ni des luttes dispersées, ni des journées d’action isolées ne sont susceptibles de contrer les choix gouvernementaux. Les organisations syndicales ont la responsabilité de proposer dans l’unité une stratégie de lutte victorieuse aux salarié-e-s. Il faut commencer par refuser clairement de cautionner les contre-réformes : aucune réforme n’est négociable avec ce gouvernement tant que sa politique est guidée avant tout par l’objectif des suppressions de postes et des réductions budgétaires.
Car ce qui est aujourd’hui à l’ordre du jour, c’est la construction d’un mouvement d’ensemble contre cette politique de régression sociale et éducative. Leur projet est tris-tement cohérent. Opposons-leur notre nombre, notre unité et notre détermination !