282 postes d’enseignant-e-s seront supprimés dans l’académie de Lyon à la rentrée prochaine (62 dans le premier degré et 220 dans le secondaire). Par delà les astuces de vocabulaire, le budget gouvernemental est bien un budget d’austérité. Derrière la volonté de réduction des dépenses se dessine une nouvelle fois la fragilisation accrue des services publics. Le dogme du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux chez les fonctionnaires est réaffirmé et avec lui le gel des salaires.
Avec 16000 suppressions de postes annoncées, l’Éducation Nationale (qui a perdu plus de 50000 postes depuis l’élection de Sarkozy et doit en perdre encore 32000 les deux années suivantes) s’installe dans une situation intenable, de la maternelle à l’université en passant par l’ensemble des services techniques et administratifs. Cette politique touche au cynisme quand on sait que le ministère attend pour la rentrée prochaine une augmentation de plus de 60000 élèves dans le seul second degré.
Cette politique réaffirme la volonté libérale d’un périmètre toujours plus réduit pour l’ensemble des services publics et en particulier pour l’école. La gestion des personnels sur le mode de l’entreprise privée s’intensifie. Cette politique vient justifier une approche réactionnaire de l’école : casse de la formation professionnelle des enseignants, disparition des structures d’aides aux élèves, renforcement du contrôle hiérarchique… Elle pro-meut l’idée d’une école minimale : réduction autoritaire de certaines disciplines d’enseignement, externalisa-tion de l’aide et du soutien…
La poursuite de cette politique renforce le creusement des inégalités par l’école elle-même. Comme la casse des services publics fragilise l’accès aux droits pour les populations les plus fragiles, la casse de l’École Publique a comme premières victimes une majorité d’enfants des classes populaires. Ceux qui opèrent de telles coupes budgétaires n’ignorent rien de cela.
Nous appelons les collègues de tous niveaux et de toute discipline à construire un mouvement d’ensemble contre la politique éducative du gouvernement : aucune réforme éducative n’est négociable tant que sa politique est guidée avant tout par l’objectif des suppressions de postes et des réductions budgétaires.