Mouvement social de Sidi Bouzid (Tunisie) : Les syndicats français expriment leur solidarité
Communiqué CFDT, CGT, FSU, Unsa et Solidaires du 30 décembre 2010
Trois ans après les événements de Gafsa, la région de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, est depuis le 17 décembre en proie à une flambée de colère dont les causes, comme à Gafsa, sont principalement le chômage et l’absence de développement.
La tentative de suicide d’un jeune diplômé vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu a été l’élément déclencheur d’une vague de manifestations dans la région qui ont donné lieu à des arrestations en masse.
Les affrontements les plus violents se sont produits à Manzil Bouziane où un jeune manifestant a été tué par balle et ont provoqué une dizaine de blessés.
Le 27 décembre, des centaines de syndicalistes de l’UGTT, principalement de l’enseignement, des services se santé, de la poste et des télécommunications se sont rassemblés devant le siège de la centrale à Tunis. Les manifestants étaient cernés par un important dispositif de sécurité dont des unités anti émeutes.
Le déséquilibre du développement entre les régions côtières et le centre du pays est à l’origine de la détresse sociale de régions laissées pour compte, comme celle de Sidi Bouzid. L’investissement pour la création d’emplois, dans ces régions est une nécessité, particulièrement en direction des jeunes diplômés dont le taux de chômage atteindrait le double du taux global estimé à 14%.
Le collectif syndical français formé après les événements de Gafsa (CFDT, CGT, FSU, Unsa et Solidaires), soutient les efforts du mouvement syndical tunisien pour empêcher l’usage de la manière forte face à ces mouvements de protestation spontanés.
Il soutient la revendication de l’UGTT pour l’ouverture d’une négociation pour un développement durable créateur d’emplois de qualité et géographiquement équilibré.
Avec les syndicalistes de l’UGTT, la CGT, la CFDT, la FSU, l’UNSA et Solidaires exigent :
la non intervention des forces de police contre les mouvements sociaux,
la libération de toutes les personnes arrêtées,
sans oublier la libération des militants emprisonnés suite aux mobilisations passées de la région de Gafsa, comme Fahem Boukadous et Hassan Ben Abdallah,
l’amnistie et la réintégration dans leur emploi des ex-prisonniers du bassin minier de Gafsa et de tous les condamnés.
Face à cette politique caractéristique d’un Etat policier, les organisations françaises exigent enfin du gouvernement français qu’il cesse son soutien systématique à ce régime.
Solidarité avec les mobilisations sociales en Tunisie
Communiqué de l’Union syndicale Solidaires du 27 décembre 2010
Depuis plusieurs jours, d’importantes manifestations se succèdent en Tunisie pour soutenir les mobilisations dans la région de Sidi Bouzid, située au centre du pays, où un jeune diplômé chômeur s’était immolé par le feu le 17 décembre dernier.
Alors que les véritables problèmes sont la misère et le chômage qui frappent particulièrement la jeunesse (dont des diplômés) et des régions entières, la seule réponse des autorités est la répression. Cette dernière s’est traduite par :
le quadrillage par la police qui n’hésite pas à tirer à balles réelles sur la foule, causant plusieurs morts et des dizaines de blessés,
des arrestations massives et l’instauration du couvre-feu.
L’Union syndicale Solidaires réaffirme sa pleine solidarité avec les mobilisations en cours. Elle apporte son soutien sans réserve aux syndicalistes de l’UGTT qui ont notamment manifesté à Bizerte,Tunis, Nabeul, Sfax, Medenine, Kairouan et Siliana.
Avec ceux-ci, l’Union syndicale Solidaires exige :
le retrait des forces de police,
la libération des personnes arrêtées suite aux mobilisations et la fin de l’usage de la torture,
des créations massives d’emplois décents et pérennes, en particulier dans les régions les plus déshéritées,
la libération des militants emprisonnés suite aux mobilisations passées dans la région de Gafsa, comme Fahem Boukadous et Hassan Ben Abdallah,
la réintégration dans leur emploi des militants du bassin minier de Gafsa ayant été emprisonnés.
L’Union syndicale Solidaires exige des autorités françaises qu’elles sortent enfin de leur silence complice et condamnent explicitement la politique répressive du gouvernement tunisien.