Le bilan détaillé de la lutte contre la réforme des retraites reste à faire (voir notre prochain journal, en décembre, pour un dossier sur ce sujet).
Mais il y a incontestablement eu un puissant mouvement de fond : des manifestations gigantesques à de nombreuses reprises, des grèves reconductibles dans un certain nombre de secteurs, des assemblées générales interprofessionnelles, des blocages... qui aurait parié sur un tel épisode il y a quelques mois ?
L’Union syndicale Solidaires et SUD éducation n’ont pas cessé de pousser à l’élargissement du mouvement de contestation, pour en faire un mouvement de grève générale reconductible interprofessionnelle, seul moyen de faire plier le gouvernement.
Mi octobre, alors que nous étions en grève reconductible, et que des secteurs stratégiques l’étaient également, massivement, certaines organisations syndicales ont refusé de poursuivre le développement de la lutte en espaçant les journées de mobilisation alors qu’il fallait au contraire les rapprocher. Elles n’ont pas non plus voulu essayer de relancer une dynamique victorieuse après les vacances.
Nous ne nous sommes pas mobilisé-e-s sur les retraites pour exprimer notre mécontentement, mais pour gagner. C’est pendant la grève reconductible que nous avions besoin d’un appel national interprofessionnel. La stratégie de cantonnement aux journées-saute mouton et de refus de soutenir franchement les reconductions et les actions radicales des grévistes n’est pas une stratégie gagnante.
L’intersyndicale nationale, après les manifestations du 6 novembre, propose le 23 novembre une journée d’action diversifiée selon les départements et les secteurs, sans appel national à la grève ni même à manifestation. Qui peut croire que la population aura à cœur de se mobiliser dans ces conditions et surtout dans quel but ? Pense-t-on sincèrement réussir à faire plier le gouvernement ainsi ?
Alors, que faire de cette nouvelle journée de mobilisation du 23 novembre ? Appelée par l’intersyndicale nationale avec toutes les circonvolutions habituelles laissant transparaître les fins de mouvements et/ou les journées qui ne servent à rien, elle ne sera pas l’occasion d’un redémarrage immédiat de ce qu’il faudra un jour arriver à faire : une grève générale interprofessionnelle.
Mais celles et ceux qui seront dans la rue le 23 le seront pour des revendications légitimes, avec une colère légitime. Des salariés d’autres secteurs ont envie de ne pas « ranger les banderoles » tout de suite. Certains diront « baroud d’honneur »... Sans doute. Mais tout ce que nous avons fait ensemble depuis des semaines nous porte encore. Nous étions encore plusieurs centaines de milliers de personnes en manif le 6 novembre.
Dans la Loire, trois rassemblements et manifestations sont organisés le 23 :
10 h 15 Gare de Saint-Etienne Chateaucreux, avec un rassemblement final place Jean Jaurès à 11h30/12h00 pour celles et ceux qui ne seront pas grèvistes
10 h 15 Gare SNCF Montbrison
10 h 45 Bourse du Travail de Roanne
Les organisations syndicales C.G.T. - C.F.D.T. - F.S.U. - SOLIDAIRES - UNSA appellent les salariés du privé, du public, ainsi que la population à y participer.
Dans certains secteurs, il est possible de débrayer une heure ou deux pour faire la manifestation, sans perdre toute sa journée de salaire. Nous n’avons pas cette possibilité. Des préavis de grève ont été déposés, qui couvrent l’ensemble des personnels qui souhaiteraient se mettre en grève pour participer aux manifs.