Plus aucun camion n’ira ravitailler les pompes française avec du carburant venu de Belgique. Cest le mot d’ordre des syndicalistes de la FGTB qui ont bloqué ce mardi 26 dès 7h30 du matin les deux dépôts pétroliers de Feluy et de Tertre à quelques dizaines de kilomètres de Valenciennes.
A Feluy, ils avaient constaté que depuis quelques jours, au-delà du flux habituel de 450 camions par jour qui venaient se ravitailler au dépôt pétrolier Total Belgium, cest une cinquantaine de camions supplémentaires qui venaient s’approvisionner pour livrer les stations françaises à sec. La direction étant restée sourde à leur ultimatum de cesser immédiatement de casser la grève par le biais de ravitaillement en Belgique, c’est à une soixantaine, aux cris de « Sarkozy au poteau ! », qu’ils ont bloqué l’accès au dépôt, totalement pendant une heure durant, puis en ne laissant passer que les camions ne ravitaillant pas la France. La présence de quelques militants syndicaux français a été chaleureusement accueillie.
Ces derniers jours, les actions de soutien se multiplient en Belgique. En Flandre, le syndicat socialiste de la fonction publique annonce qu’il appellera à la grève des éclusiers en cas de transport de carburant vers la France via les voies navigables. Un comité belge de soutien aux travailleurs et aux jeunes en lutte contre le gouvernement Sarkozy (Belgique-France-solidarité) envisage de multiplier les actions de solidarité, à commencer par un rassemblement de protestation devant l’ambassade française de Bruxelles lors de la journée de grève et manifestation du 28 octobre.
Au-delà de la solidarité de classe qui s’exprime au travers de ces iniatiatives, la lutte menée en France est perçue avec l’espoir qu’elle soit un point d’appui à la résistance contre l’offensive capitaliste en Europe.
2 dépôts pétroliers bloqués en Belgique
AFP 26/10/2010 Mise à jour : 11:36
Le syndicat socialiste belge Setca bloquait ce matin deux dépôts pétroliers dans l’ouest de la Belgique, par "solidarité" avec les grévistes français qui s’opposent à la réforme des retraites. "Le dépôt pétrolier Total Belgium de Feluy (sud-ouest, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière française, NDLR) est bloqué depuis mardi à 07H30 (05H30 GMT)", a précisé le syndicat socialiste. "Cette action s’inscrit dans une optique de solidarité avec les travailleurs français en grève", a ajouté le syndicat.
Un dépôt pétrolier appartenant à la société JP Martens et situé à Tertre, à une quinzaine de kilomètres de la frontière française, est lui aussi bloqué depuis 07H00 (05H00 GMT), a précisé à l’AFP un responsable du syndicat, Manuel Morais.
"Nous avions initialement décidé de ne bloquer que l’entrée et la sortie des camions français venant s’approvisionner à Feluy. Nous avions constaté l’augmentation des chargements de l’ordre d’environ 40 à 50 camions par jour", a expliqué un représentant syndical, Manu Morais.
"Nous avons donc exigé de la direction que celle-ci se limite aux chargements habituels, ce qu’elle refuse. Voilà qui montre clairement qu’elle prend position dans le conflit français, ce avec quoi nous ne sommes pas d’accord", a-t-il ajouté.
"Nous n’acceptons pas qu’on essaye de casser le mouvement en France par des circuits étrangers", a ajouté le responsable du Setca. "Il n’y a plus d’alimentation, ni pour la Belgique ni pour la France", a-t-il assuré.
Cette action pourrait affecter l’approvisionnement en Belgique, selon un autre responsable du Setca, Bertrand Delplanque. Le syndicat socialiste de la fonction publique CGSP a par ailleurs menacé de bloquer la navigation sur la Lys et l’Escaut, deux fleuves qui relient la Belgique à la France, si des sociétés pétrolières françaises tentaient de s’approvisionner par ce biais, a-t-il indiqué à l’AFP.
Enfin, plusieurs personnalités belges de gauche et d’extrême gauche ont annoncé mardi la création d’un "comité belge de soutien aux travailleurs et aux jeunes en lutte contre le gouvernement sarkozyste". Ce groupe baptisé "Belgique-France Solidarité !" appelle à manifester jeudi devant l’ambassade de France à Bruxelles et "envisage" de lancer un appel au "boycott des produits de luxe français, en particulier ceux de la firme L’Oréal de la milliardaire sarkozyste Liliane Bettencourt".
Source : www.lefigaro.fr