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Article mis en ligne le 19 novembre 2020
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Violences sexistes et sexuelles au travail – Stop  ! – Dossier complet de SUD éducation

Cet article a été publié le 10/11/2020

Alors que Macron avait annoncé faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles la « Grande cause de son quinquennat », SUD éducation constate qu’aucune mesure n’a été mise en place ni pour prévenir les violences sexistes et sexuelles au travail ni pour accompagner les victimes. Chaque jour, en France, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Tous les deux jours, une femme est assassinée par son conjoint ou ex-conjoint : déjà 149 féminicides depuis le 1er janvier 2019 (en augmentation par rapport à 2018 où l’on avait recensé 121 féminicides à la même date).

Stop aux violences sexuelles et sexistes sur nos lieux de travail

Dans l’Éducation nationale, les violences sexistes sont communes, courantes et impunies. Si 1 femme sur 5 affirme avoir vécu des situations de violences au travail, seulement 5% porte plainte pour les dénoncer. Elles comprennent insultes, discriminations, harcèlement, menaces, chantage, mais aussi les agressions physiques et sexuelles. Les femmes les plus exposées au harcèlement sont celles qui subissent des discriminations liées à leur origine et à leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Dans le cadre du travail, ouvrières et salariées précaires et dans une moindre mesure les professions in-termédiaires subissent une pression sexuelle plus intense que celle des autres catégories sociales. La circulaire du 9 mars 2018, qui prévoit la pro-tection des victimes de violences sexistes et/ou sexuelles, n’est pas appliquée : les collègues qui ont dénoncé les violences subies n’ont bénéficié ni de protection ni d’accompagnement conve-nables. Pourtant l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des agent-e-s sur leurs lieux de travail !

Assez d’inégalités salariales

De plus, les travailleuses de l’Éducation nationale subissent aussi le sexisme de l’institution dans l’évolution de leur carrière. 12 % des femmes sont à temps partiel, contre 3 % des hommes, avec des conséquences sur la rémunération et sur l’avance-ment. Dans les postes les plus précaires et moins payés , comme celui d’AESH, 90 % sont occupés par des femmes. Plus les élèves sont jeunes plus la profession est féminisée : en 2006, 80 % des enseignant-e-s du primaire sont des femmes alors qu’elles ne sont que 35% dans les universités. Chez les agents-e-s, la répartition du travail est sexuée : aux hommes les postes de techniciens et de chefs cuisine, aux femmes les tâches dites polyvalentes (nettoyage ou service des repas).

Ras-le-bol de l’éducation aux inégalités

Le système scolaire perpétue les violences de genre et contribue à les fabriquer auprès des élèves. Quel exemple la hiérarchie donne-t-elle aux élèves en ne protégeant pas les personnels victimes de violence et en octroyant l’impunité aux agresseurs sexuels ? Quel modèle social l’institution propose-t-elle aux élèves en n’agissant pas pour abolir le système patriarcal et la division sexuée du travail ?

L’éducation proposée aux élèves véhicule l’invisibilisation et l’infériorisation des femmes et les enferme dans des rôles binaires en fonction des genres stéréotypés filles/garçons qui entravent leur émancipation. D’ailleurs, les femmes, absentes ou très minoritaires dans les programmes scolaires et manuels scolaires ne sont pas érigées en modèles disparaissant de tout récit historique. Et pourtant, elles existent et ont existé !

A l’école : une éducation nécessaire aux sexualités

Rappelons qu’à l’école, si les garçons sont plus exposés à la violence (insultes, bagarres…), les filles, subissent plus d’agressions sexuelles et sexistes (baisers imposés, jeux où on doit tou-cher leurs fesses dans la cour de récré, et surtout cyber-harcèlement). Afin que cessent les violences, l’école doit éduquer permettre une construction aux sexualités, dans une perspective non hétéro-centrée, en insistant sur l’éducation au consentement.

Contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles, SUD éducation appelle à participer massivement à toutes les initiatives à l’occasion des journées de luttes du 21 au 25 novembre.

Intersyndicalement

Violences sexuelles et sexistes, harcèlement sexuel au travail… L’Éducation nationale doit prendre ses responsabilités  ! – Tract et affiches CGT-FSU-SUD

Ce tract a été publié le 12/11/2020

À l’heure où la lutte contre les féminicides et où les Violences Sexistes et Sexuelles sont dénoncées dans tous les domaines de la société, le ministère de l’Éducation nationale ne peut plus mener une politique de l’autruche. Le ministre de l’Éducation nationale est directement responsable de la santé et de la sécurité des personnels qui travaillent dans son administration. Il doit mettre en œuvre sans délai une véritable politique de lutte contre les violences faites aux femmes, comme l’exigent les textes réglementaires (Accord Égalité et circulaire du 9 mars 2018).

Trop souvent, nos organisations syndicales (FSU, CGT éduc’action, SUD éducation) sont sollicitées par des collègues enseignantes, AED, CPE, infirmières… qui ont subi ou qui subissent des actes sexistes et des agressions sexuelles. Dans la plupart des cas, les collègues qui les dénoncent n’obtiennent ni réponse, ni protection de leur hiérarchie. Par son silence, l’Éducation nationale garantit l’omerta et l’impunité aux agresseurs. Les procédures prévues par l’accord Égalité et la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la Fonction Publique sont rarement appliquées dans l’Éducation nationale. Dans les académies, les personnels désigné.e.s pour être référent.e “Égalité Femmes/Hommes” ne sont pas formé.e.s sur ces problématiques, cette mission est régulièrement supplantée par toutes les autres missions qu’ils et elles ont en charge. Face à l’absence de cellule de veille dédiée, les victimes sont trop souvent reçues par des supérieurs hiérarchiques et DRH.

Avec un médecin de prévention pour vingt-mille agent.e.s et des suppressions de postes toujours plus importantes chez les personnels administratifs, sociaux et de santé, l’Éducation nationale ne se donne pas les moyens de lutter sérieusement contre les violences faites aux femmes. Le silence de l’administration génère une souffrance supplémentaire chez les victimes et les conduit à multiplier les arrêts maladie ou à demander leur mutation afin de ne plus côtoyer leur agresseur. Il est nécessaire, il est urgent, de libérer la parole des victimes pour briser ce mécanisme d’oppression des femmes, qui sont toujours placées dans une situation d’inégalité au travail : salaires moins élevés que leurs collègues masculins, temps partiels imposés, pensions plus faibles.

Nous exigeons :

Une véritable campagne de prévention et de formation pour tous les personnels
La nomination d’un.e référent.e Égalité Femme/Homme à temps plein pour chaque département Un bilan annuel des réferent.e.s par académie et des différentes cellules d’écoute annexé au bilan social présenté dans les CT
Des mesures effectives de protection des victimes avec une protection fonctionnelle renforcée et des mesures conservatoires
Que des procédures disciplinaires en vue de sanctionner les agres-seurs soient engagées indépendamment de plaintes pénales, comme le prévoit la loi, avec la diffusion d’un guide des procédures disciplinaires en cas de signalement d’agression

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