L’école n’est pas une entreprise, l’éducation n’est pas une marchandise
Sud éducation fédère 67 syndicats locaux [1] intercatégoriels
rassemblant des personnels de
l’Education nationale et de la recherche, actifs
et retraités, titulaires ou précaires. Elle est attachée
au maintien des personnels et de leurs
missions au sein du Service Public de l’Education
nationale. Elle s’oppose à la décentralisation,
antichambre de la privatisation, et lutte
contre la précarisation croissante au sein de
l’institution publique comme dans l’ensemble
du monde du travail.
Parce que le démantèlement de l’Education
nationale s’inscrit dans le processus de marchandisation
libérale des « services », il n’est
plus possible de penser aujourd’hui l’avenir
de l’Ecole laïque et gratuite comme un problème
relevant du seul syndicalisme enseignant.
La question scolaire est une question
syndicale interprofessionnelle comme le
sont celles des retraites, de la santé ou du
Code du travail.
C’est dans cette logique nouvelle, dans un
milieu professionnel fortement nourri par un
syndicalisme corpo, que les équipes militantes
de Sud éducation se sont étoffées depuis
la création de la fédération en 1998, et surtout
les grèves de 2003. Dans de nombreuses villes,
les militants de Sud éducation ont favorisé
la démocratie des Assemblées Générales, la
grève reconductible, la lutte interprofessionnelle,
bref l’idée que la grève appartient à celles
et ceux qui la font.
Sud éducation refuse la confiscation des luttes
collectives par les appareils syndicaux. Elle
favorise l’implication de tous dans sa vie démocratique
: Assemblées Générales, rotation
des mandats, limitation des décharges de service.
Et logiquement s’investit fortement dans
la lutte contre la répression du mouvement social
et syndical, contre la criminalisation des
pauvres, des jeunes et des étrangers.
Ainsi, Sud éducation lutte pour une Ecole sans
discrimination, émancipatrice, à visée éducative
et citoyenne, non soumise aux intérêts du
patronat, et pour l’égalité des droits des personnes
dans l’accès à l’éducation et à la culture,
avec ou sans papiers.
En lutte pour une autre Ecole dans une autre
Europe, Sud éducation dénonce la stratégie
d’accompagnement de la direction de la
Confédération Européenne des Syndicats et
apporte sa contribution à la construction de
solidarités internationales avec d’autres organisations
syndicales alternatives. Elle prend
part aux mobilisations contre la mondialisation
libérale, aux côtés des acteurs du mouvement
social, organisations altermondialistes,
mouvements des Sans...
Construire ce syndicalisme là, intercatégoriel,
dans un ensemble interprofessionnel efficace
au sein de Solidaires, ne se fait pas en un
jour. Mais, nous avons déjà conquis une vraie
audience auprès de nos collègues. Aujourd’hui
la fédération détient un siège au Conseil National
de l’Enseignement Supérieur (CNESER),
un autre au Conseil Supérieur de l’Education
(CSE) et présente des listes nationales
aux élections professionnelles enseignantes
et non enseignantes, et locales dans un nombre
toujours croissant d’académies.
Le coeur de notre projet syndical est de
réinscrire le syndicalisme des personnels
de l’Education nationale dans les luttes
de l’ensemble du monde du travail contre
la précarité, pour la réduction de la hiérarchie
des salaires, pour « à travail égal,
salaire égal, statut égal ».